RDC : l’ONG AJDDH alerte sur la progression du mouvement M23 vers la province de la Tshopo

Dans une conférence de presse tenue lundi 22 juillet à Kinshasa, l’organisation non-gouvernementale Actions pour la Justice et le Développement et les Droits humains (AJDDH) à alerté sur l’insécurité que fait face la province de la Tshopo. 

Jedidia Mabela, coordonateur de l’AJDDH, a relevé que le mouvement terroriste M23 est en progression vers la province de la Tshopo au regard de ces frontières qu’elle partage avec les province des Nord-Kivu et Ituri, bastion de ce mouvement et le massacre des civils récemment par un mouvement assimilé au M23 sont des preuves. 

« Partageant les frontières avec le Nord-Kivu et l’ituri, la province de la Tshopo subit les effets de contagions de ce cycle nocif de guerre qui ravage ces deux provinces citées. Les ambitions expansionnistes des M23/AFC qui ne sont pourtant pas prises au sérieux par le Gouvernement congolais malgré des signes avant-coureurs sont pour beaucoup dans cette percée vers la Tshopo. Le massacre de 60 civils le 13 juin dernier dans le groupement Loya en territoire de Bafwasende situé à moins de 400km constitue une parfaite illustration de cette situation. Le Chef rebelle SHOKORO qui fut la plaque tournante de ce carnage a été accusé d’être en connivence avec le M23 dans le but d’installer une base à Opienge. » À-t-il dit 

Pour lui, ces allégations sur la progression des M23 dans la Tshopo ont été par la suite reprises dans le mémorandum de la communauté Lombi basée dans les secteurs Barumbi et Bakulu-n’dangumu en territoire de Bafwasende adressé au Gouverneur de la Tshopo, ayant récolté au moins 115 signatures, les Lombi accusent le général Autoproclamé SHOKORO de servir d’éclaire au M23 et d’installer son équipe d’avance en prélude d’une sérieuse attaque contre la ville de Kisangani.

Outre cela, Jedidia Mabela a alerté aussi d’un conflit inter-ethnique qui a éclaté depuis février 2023 que fait face la province de la Tshopo, dans la commune urbano-rurale de Lubunga, située à la rive gauche dans la ville de Kisangani provoquant des affrontements meurtriers entre les communautés Lengola et Mbole et se sont déportés de Lubunga aux axes routiers Lubunga- Ubundu, Lubunga-Opala et Lubunga-Isangi avec des  conséquences sur les trafics économiques entre ces trois territoires et la ville de Kisangani frappée de pleins fouets par une flambée des prix des denrées alimentaires.

Pour l’AJDDH, deux causes sont à la base ce conflit inter-communautaire a savoir : d’un côté, on évoque l’acquisition d’un bloc de terre de 40.000 hectares à la suite de la signature de 20 contrats d’occupation de terre par Madame Madeleine Nikomba SABANGU, ancienne Gouverneure de la Tshopo au profit de la société CAP-CONGO. Une position reprise notamment par les députés nationaux de la Tshopo dans un mémorandum adressé aux autorités. De l’autre côté, on évoque une manipulation de certains acteurs politiques vereux dont le but d’en tirer des dividendes.

Par ailleurs, cette ONG rappelle au gouvernement national et spécialement aux ministres ayant à leur charge la sécurité, l’assistance humanitaire et l’intérieur et la justice de mettre en place une commission de crise pour Lubunga. Cette commission devra notamment diligenter une mission d’enquête pour desceller les vraies causes de ce conflit entre Mbole et Lengola, établir un plan humanitaire en faveur des victimes et des déplacés; documenter les implications de certaines personnalités citées et établir leur responsabilité politique pénale.

Elle lance également un appel à la solidarité nationale et internationale et invite les organisations nationales et internationales à contribuer pour la prise en charge sanitaire et alimentaire des déplacés qui vivent dans les conditions inhumaines dans cette contrée du pays. 

Il sied de noter que, l’AJDDH est organisation non-Gouvernementale basée à Kisangani dont les domaines d’intervention sont : la Promotion, la Protection et la Défense des Droits Humains ; le Monitoring des abus et/ou des violations des Droits Humains ; l’Assistance Judiciaire des Défenseurs des Droits Humains en priorité et subsidiairement des prévenus sans conseil en milieux carcéraux et maisons de détention ; l’Amélioration des conditions de vie carcérale ; la Lutte contre l’impunité ; la Conception, la mise en œuvre et appui des projets liés au développement en milieux urbains et ruraux ; le Plaidoyer auprès des institutions étatiques, des organisations régionales, sous-régionales et internationales en faveur de la Justice, le Développement et les Droits Humains.

Franck Mubeneshay 

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